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Devrait-il y avoir une formation spécifique pour enseigner en FGA ?

mardi 5 avril 2011, par Admin

Dans le cadre des activités du Comité Réflexion-Orientation, trois questions sur certaines réalités en FGA ont circulé. Voici quelques réponses obtenues auprès de plusieurs intervenants.

3. Devrait-il y avoir une formation spécifique pour enseigner en FGA ?
Intervenant Réponse
Danielle Gilbert Il faut parler d’andragogie à tous les niveaux, au Mels, dans les Universités, dans les CS et dans notre milieu. Comment réclamer une formation en andragogie si on n’utilise même pas le terme, si on n’en parle pas. Il y a sûrement moyen de revenir à une mineure ou un certificat menant à un permis d’enseignement qui serait utile pour ceux qui veulent se diriger à l’éducation des adultes ou ceux qui y sont déjà et n’ont pas le fameux permis d’enseignement. Combien de fois, à titre de gestionnaire, nous ne pouvons pas reprendre des personnes compétentes car elles n’ont pas de permis d’enseignement et le seul accès possible, pour eux, est un retour aux études à temps plein (4 ans ou aller étudier en Ontario ou au N-B).

Aussi, exigeons dans nos conventions collectives nos 20 journées pédagogiques dans le secteur de l’éducation des adultes, ce qui favorisera la formation continue dans notre milieu. Actuellement, avec si peu de journées pédagogiques, nos journées sont en partie prises pour des journées d’information et non de formation.

Marc-André Blais Je suis très divisé sur cette question. Plusieurs enseignants qui travaillent en FGA ont une formation en enseignement au secondaire ou au primaire ou comme moi, plusieurs ont un baccalauréat en spécialité avec un certificat d’enseignement à l’éducation des adultes. De mon point de vue, aucune formation ne semble garantir davantage le succès d’un enseignant par rapport à un autre. La différence que je perçois est celle de l’engagement. Quand une personne est engagée dans ce qu’elle fait, qu’elle croit en son travail, la formation qu’elle a reçue influence peu son efficacité. Vous me direz sans doute que le phénomène se produit dans toutes les professions. Par contre, je renchérirais en disant qu’au niveau des relations humaines, l’attitude de la personne, pour moi, prévaut sur ses connaissances (bien que celles-ci aient une importance majeure).

Je crois que toute formation de base en enseignement est nécessaire peu importe l’ordre d’enseignement dans lequel on travaille, mais que la formation continue est encore plus nécessaire pour travailler en FGA étant donné la diversité des clientèles. Pour moi, la formation spécifique à la FGA serait la formation continue donnée à ses intervenantes et intervenants tout au long de leur parcours professionnel.

Denise Beauchesne Avec les années, les programmes COPIER-COLLER, secteur jeunes, secteur adultes, ont éclipsé les pratiques andragogiques et même, je dirais que ce sont des mots qui ne sont plus utilisés : andragogie, approches andragogiques, enseigner à former des enseignants qui interviennent auprès des adultes, andrago-pédagogie, etc.

Il faut reconnaître une différence entre les enseignants de matière dite générale (FRA-MATHS-ANG) des enseignants des services IS- ISP (Développement personnel) ou de la Francisation. La formation dans la discipline ou des compétences équivalentes reliées à cette discipline demeurent une base qui permet d’enseigner à une clientèle qui vient chercher des connaissances et des compétences précises.

Cependant, tout le personnel enseignant à l’éducation des adultes devrait avoir une formation minimale sur le « Comment enseigner aux adultes » et sur les problématiques d’apprentissage liées à cette clientèle.
La compréhension et l’adaptation des 12 compétences nécessaires dans l’éducation est aussi un « must » pour tout le personnel qui intervient en éducation. C’est une base permettant d’ériger notre mission, nos rôles et nos actions auprès des différentes clientèles.

Tout au long de la vie, le personnel intervenant auprès d’une clientèle en formation, doit recevoir des formations qui lui permettra de s’ouvrir, de se perfectionner, d’innover, de créer et d’acquérir une confiance en soi nécessaire à la transmission des connaissances et des compétences.
Comment peut-on parler de formation continue si les intervenants auprès des adultes, peu importe le service d’enseignement, ne sont pas eux-mêmes dans un processus d’apprentissage tout au long de la vie ?
Alors que dire de l’enseignant qu’on appelle le vendredi pour qu’il intervienne le lundi ?

La route est longue, mais j’y crois encore…

Serge Gagné J’aurais tendance à penser qu’il faut nuancer davantage dépendamment des services d’enseignement. Comme je le mentionnais précédemment, l’animation à teneur pédagogique devrait être probablement privilégiée en formation de base commune et certainement en intégration sociale, 
en intégration socioprofessionnelle, en SEF, en DPS. Un entraînement à poser des questions, à accompagner un processus est un « must » et non un plus. Le brevet d’enseignement n’est certes pas un préalable dans les services d’enseignement entre autres non scolarisant. Je ne suis pas à la fine pointe du curriculum du bac en enseignement mais j’ai peine à croire qu’il forme bien pour des programmes processus comme IS et ISP et d’autre part, les bacs qui entraînent à bien accompagner, à maîtriser un processus de résolution de problèmes, sont en tout ou en partie de véritables atouts.


Un certain perfectionnement offert par le Ladpa (laboratoire du développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités) formé par des profs de l’Université Laval et de Sherbrooke serait un atout majeur dans les programmes d’intégration sociale, DPS et de développement de l’employabilité. Mes propos servent à illustrer qu’historiquement, l’éducation des adultes et encore plus dans une perspective de formation continue, s’enrichit de ressources qui ont accumulé une certaine pratique en milieux de vie et en organisation communautaire comme s’il y avait quelque chose aussi dans les traits de tempérament et les convictions d’un type de ressources qui savent d’emblée comment créer l’alliance et être proches des gens qui se raffine. Ces compétences ne s’apprennent pas à l’Université mais plutôt dans l’exercice d’une citoyenneté active assumée par de futur(e)s Formatrices et Formateurs. En fait, un examen exhaustif de ce qui s’offre dans un certain nombre de formations universitaires y compris bien sûr en enseignement permettrait d’éclairer et orienter les propos et débats que nous pourrions avoir sur la question.

Anonyme Il y a déjà eu un programme universitaire, certificat de premier cycle, comme formateur d’adultes. On peut intégrer un bloc de cour à l’intérieur du BAC en orthopédagogie par exemple ou bien en enseignement des maths ou français langue maternelle.
Jacqueline Labbé Les connaissances théoriques doivent être les mêmes qu’au secteur des jeunes. Ce qui différencie le secteur des adultes, c’est la nécessité de travailler à la réussite de personnes qui ont déjà connu des échecs au régulier pour différentes raisons. L’approche humaine et personnalisée, la capacité d’écoute, la recherche de nouvelles stratégies d’enseignement.
Anonyme Oui, tronc commun d’un bac en éducation quelconque ou psycho et s’ajouterait une année (l’équivalent d’un certificat) directement lié à l’enseignement aux adultes. De plus, il devrait être possible de donner les équivalences nécessaires lorsqu’il y une expérience d’animation de groupe ou d’enseignement.
Anonyme Il devrait surtout y avoir un curriculum et non de l’enseignement général… Ne pas exiger un bac en enseignement conçu pour former des enseignants au primaire et secondaire avec très peu de spécialisation aux adultes. (Un cours, un stage !) Et plus d’anthropologie / sociologie pour tenir compte de la dimension interculturelle omniprésente en francisation.
Anonyme Oui, parce que la clientèle évolue et présente toujours une diversité avec des caractéristiques différentes. La clientèle jeune en difficulté nous conduit à être intervenante, enseignante, éducatrice spécialisée et substitut des parents. Oui si la clientèle auprès de laquelle tu interviens n’est pas de ton champs d’expertise de compétences. Stage d’accompagnement et de suivi avant la mise en poste.
Anonyme Sûrement oui, mais les étudiants devraient être informés dès la première année universitaire des possibilités en enseignement FGA. Un représentant de l’AQIFGA devrait présenter aux étudiants les différentes possibilités de la FGA (autre que l’enseignement par module).
Anonyme Oui, l’actuel baccalauréat (en adaptation scolaire) offre trois heures sur l’éducation aux adultes. On y apprend que l’enseignement se fait par modules… Bien peu pour donner le goût et inciter à aller voir lors des stages ce qui se passe réellement… Qu’il y ait à tout le moins un cours offert (au bac en enseignement sec. ou adaptation scolaire) qui explore toutes les possibilités offertes : programmes, centres, approches, projets, clientèles, etc.